Plan du Site Tasse de Thé                               EURO-LESBIENNES 

 Dossier 9  Vieillir en Rose

|Amis |Nos Luttes |Rencontres|Bibliothèque|SxSanté|Entraide|Sport |Talents|Sens |Cristal|Homo Boulot|Journal T2T |PUB?
 


Photo Coolesbians

"Entre la foi et l'incrédulité, un souffle.
Entre la certitude et le doute, un souffle.
Sois joyeux, dans ce souffle présent où tu vis,
Car la vie elle-même est dans ce souffle qui passe."
(Sagesse persane)

études et recherches sur la condition des gays et des lesbiennes âgés

Des Maisons de Retraites Gay ?
 Les premières maisons de retraite pour G & L
Espagne : Le 1 octobre célèbre le Jour des Seniors 
Est-ce que vous avez été mariée...?
Un couple lesbien poursuit une maison de retraite pour avoir rejeté leur candidature !
Mythes et réalités
Georgette et Lucienne, ensemble depuis 37 ans
Âge et orientation sexuelle 
Planning For Later Life (VO)  

 

.............................................................................................................................................................................   retour
 
 études et recherches sur la condition des gays et des lesbiennes âgés  Source homosexualité.net (ca)  27/12/2008

"Homosexualité et vieillissement", Jacques Beausoleil | mai 1996 | ACSM- Conférence donnée au colloque Le vieillissement et la santé mentale organisé par l'Association canadienne de santé mentale - Montréal
Extraits
"(...)On peut citer également le livre de Adelman qui porte le titre de Lesbian Passages et publié en 1986. Ce livre, quoique moins riche en contenu académique, nous permet de mieux comprendre la situation spécifique des femmes lesbiennes qui font face au vieillissement. Ce livre prend racine dans le résultat de ses travaux à l'Institut national de santé mentale et ensuite de sa thèse de doctorat en gérontologie.  À quelles questions ces études ont-elles cherché à répondre ? Berger les a identifiées pour les hommes gais. Un certain nombre de ces questions sont communes à lui et à Adelman tandis que cette dernière aborde certains aspects propres aux femmes lesbiennes : la place de la femme dans la société, les transformations physiques comme la ménopause, la situation financière désavantageuse des femmes, etc. 

Voici les questions émises par Berger
Le fait d'être gai peut-il être un avantage pour s'adapter au vieillissement ?

Existe-t-il un conflit de génération entre les jeunes gais et les gais âgés ?   
>>> Voir Le Pink Fossé des Générations

Les gais âgés vivent-ils davantage dans la clandestinité ? 
 >>> Voir Comment devenir Lesbienne?

Pourquoi y a-t-il si peu de services spécialisés pour les gais âgés ?
Les gais âgés ont-ils plus en commun avec les personnes âgées hétérosexuelles qu'avec les femmes lesbiennes âgées ?
Et les thèmes de l'étude de Berger ont porté sur la sortie de la clandestinité, l'intégration à la famille et à la communauté, la vie sexuelle et sociale, les attitudes entre les générations, la discrimination, les succès de la vie, l'adaptation au vieillissement : autant de facteurs qui sont importants pour répondre à la question Les gais âgés restent-ils en santé mentale ?

Le temps ne permet pas d'approfondir aucun de ces thèmes. Je jouerai avec vous au jeu de mon enfance à la campagne : je lancerai des roches pour qu'elles bondissent à la surface du lac et qu'elles fassent des ronds avant de s'enfoncer dans l'eau. Les ronds représentent les efforts que vous poursuivrez par vous-mêmes pour continuer à approfondir cette question.

Le refus de l'acceptation de soi : l'assimilation des valeurs culturelles
La première question nous ramène au temps passé : d'où viennent les gais qui ont aujourd'hui plus de soixante an, pour prendre un âge arbitraire ? De quoi ont-ils été nourris dans leur tendre enfance ? Si vous lisez le livre que vient de publier Line Chamberland et qui s'intitule Mémoires lesbiennes, vous y trouverez des femmes qui reviennent sur cette période de leur vie pour en raconter les interdits, le rejet, la pression des normes sociales. Elle y analyse les contrôles judiciaire, religieux et psycho-médical qu'ont subi et que subissent encore les femmes.

Nous devons alors nous reporter aux trente années qui précèdent la révolution tranquille et aux quarante années qui précèdent le moment où la Charte des droits et libertés du Québec a introduit, la première au Canada, l'orientation sexuelle - entendez l'orientation affective et sexuelle des gais et des lesbiennes - comme motif illicite de discrimination.

C'était l'époque où les jeunes filles enceintes partaient la nuit pour aller chez la tante de Fall River et qui laissait leur enfant illégitime à une crèche avant de rentrer au village. C'était l'époque où il n'existait qu'un seul modèle officiel de famille. Visionnez à nouveau attentivement le film documentaire de Laurent Gagliardi Quand l'amour est gai et vous entendrez un Raymond Fafard parler de son temps de collège classique où les chamaillages avec contact physique étaient punis, où le danger des amitiés particulières faisaient l'objet d'un chapitre classique de toutes les retraites et où les confesseurs avaient le droit de dénoncer ces individus qui pouvaient pourrir tout le collège. Ils étaient renvoyés automatiquement.

C'était également l'époque où les chuchotements, les gestes, le non-dit aussi bien que les discours officiels et les lois rappelaient trois puissantes oppressions de la vie psychologique et sociale des individus : l'homosexualité est une perversion morale parce que contre nature et contraire à l'enseignement biblique; elle est criminelle parce que contraire aux lois sur l'obscénité et la sodomie et elle est pathologique parce qu'elle constitue une déviation de la sexualité normale.

Lorsqu'on vit pendant les années de croissance avec le sentiment d'être de par sa nature un dépravé, un criminel, un malade mental, il est pratiquement difficile, sinon impossible, de développer l'estime de soi, la confiance en ses ressources, une vision positive de l'univers qui nous entoure, une vie affective saine et une vie spirituelle authentique où la vérité avec soi-même sert d'assises à des rapports vrais avec les autres. J'imagine que c'est un peu le même sentiment qu'ont ressenti les femmes lorsqu'on enseignait communément qu'elle était, de par leur nature de femme, la source du péché et du mal dans le monde et qu'elles en transmettaient le virus d'une génération à l'autre. Nous sommes tricotés serrés dans notre enfance et ce n'est pas pour rien que l'assimilation jusqu'à la moelle des os d'une telle nourriture fasse qu'un très grand nombre de personnes passent leur vie d'adulte à rattraper leur enfance. (...)

J'ai un jour illustré ce dilemme profond à un journaliste en lui donnant une image très forte : J'étais né pour être un magnifique goéland mais j'ai rampé comme un serpent jusqu'à l'âge de 50 ans. Nul ne peut intervenir efficacement auprès des gais de ma génération s'il n'a pas compris et assimilé cette réalité.

La crise de la libération
Lorsque le désir commence à montrer son vrai visage et que la tension monte à l'intérieur, les dissociations apparaissent et la crise d'identité surgit. La haine de soi se combine avec la peur du rejet social. L'acceptation de soi-même devient un véritable combat, sa place dans l'univers, une provocation et la peur du rejet social, une hantise.
Aucun gai ni lesbienne ne peut échapper à cette crise avec soi-même où il faut accepter de tout perdre pour sauver son âme. Des auteurs ont tenté de démontrer que c'était là un des avantages des gais pour faire face au vieillissement. Les crises personnelles successives pour accepter son orientation et s'intégrer à la société qui l' entoure apporteraient à l'individu une force intérieure qui l'armerait pour la vie et, en se libérant des contraintes sociales, il apprendrait à s'appartenir à lui-même. Il deviendrait un être plus libre, libre de cette liberté intérieure, de cette forme positive de l'individualisme moderne que le philosophe Charles Taylor a si bien analysée dans son petit livre Multiculturalisme. Différence et démocratie. Les résultats des études empiriques sur cette hypothèse se révèlent contradictoires mais, selon Berger, elle demeure valable si on y ajoute la façon dont les crises sont résolues ainsi que le support que l'individu reçoit par la suite de son environnement tout au long de sa vie.

Une conséquence : la clandestinité et ses séquelles
Si la difficulté de s'accepter tel que l'on est un premier handicap, la clandestinité devient en conséquence l'autre pierre d'achoppement. L'âge auquel un gai ou une lesbienne renaît à elle-même - je dis parfois que j'ai treize ans - varie considérablement et l'espace que l'individu déblaie dans la forêt sombre et touffue d'où il sort est également fort varié. Cela va de l'individu qui accepte son orientation affective et sexuelle sous la pression du désir sans jamais pourvoir le vivre vraiment jusqu'à celui qui, lentement, réorganise sa vie, élargit constamment le cercle des personnes à qui il le dit, se met en quête de l'expérience amoureuse et dans un certain nombre de cas, à la possibilité de vivre en couple durant six mois, un an, dix ans, vingt ans et même quarante ans.

Entre ces deux bouts du continuum, un bon nombre de gais vivent une clandestinité aux teintes multiples, à divers niveaux de leur environnement social, que ce soit dans la famille, dans leur église, dans les milieux de loisirs ou au travail. Pour ne parler que de cette dernière situation, une forte majorité de gais et de lesbiennes vivent dans la clandestinité au travail et un certain nombre se rendent jusqu'à leur retraite avec la peur d'être découverts, avec toutes les conséquences que ceci peut avoir sur leur santé mentale au travail. Enfin, certains ne parviennent à s'assumer qu'à un âge tardif .

Les effets positifs de la sortie de la clandestinité
La plupart des individus qui accèdent à cette libération entrent dans une période positive, sinon merveilleuse de leur vie. En pleine possession de leurs moyens et avec l'aide d'une quantité de gens qui les entourent - familles, parents, amis, compagnons de travail et surtout, très souvent, avec le support du milieu gai lui-même par ses groupes d'entraide, ses services spécialisés et ses lieux de rassemblement et de loisir - ils parviennent graduellement à répondre à leurs besoins affectifs et sexuels. Nombreux sont ceux qui vivent une vieillesse heureuse et sereine.

Les séquelles négatives et leur impact sur la vieillesse
Un certain nombre, par contre, gardent des séquelles de leur passé difficile, clandestin et parfois ostracisé. Ils gardent d'eux-mêmes une image négative. Ils s'isolent. Ils n'arrivent pas à saisir la beauté de l'univers et à établir des liens affectifs enrichissants. Certains deviennent clairement misogynes et leur sexualité est à la merci de la compulsion.

Le rôle de la famille
Il faudrait parler longuement de la famille et des personnes homosexuelles âgées. D'abord, de la famille des gais et des lesbiennes qui n'ont jamais vécu de vie de couple avec un compagnon ou une compagne. Quel impact a sur leur vieillesse souvent le deuil du désir d'avoir des enfants ? Quelle est la diversité des relations familiales allant du rejet total à l'ouverture et au support à la vie gaie de ce membre marginal ? Ensuite, de la famille des gais qui se sont mariés avec une personne hétérosexuelle, qui souvent ont eu des enfants et qui par la suite, ont dû rompre pour sauvegarder leur santé mentale, quand ce n'est pas pour échapper au suicide.

Comment concilier la famille dont on est issu et celle qui vient de nous ? Une simple illustration suffira. Récemment, j'ai rencontré une lesbienne merveilleuse qui a assumé son orientation autour de la cinquantaine et qui, lorsqu'elle l'a dit à sa fille, a reçu cette réponse un peu triste : « Comment réagira ma propre fille lorsqu'elle apprendra que sa grand-mère est une lesbienne ? ». Pourtant cette même grand-mère tomba en amour avec une autre femme, un amour passionné. Elles décidèrent de se marier, entre guillemets évidemment, et d'inviter leur famille. Les parents de cette grand-mère, tous deux âgés de plus de soixante quinze ans, vinrent de leur Gaspésie natale pour participer à la fête. Leur joie fut grande : « C'est le plus beau mariage que j'aie jamais vu ! » s'écria la mère. Et cette lesbienne garde un souvenir vivace de cet événement et parle de l'influence qu'il a sur son plaisir de vivre et sur son engagement social dans la communauté gaie et le milieu qui l'entoure.

La vie affective et sexuelle des gais
Il faudrait parler de la vie affective et sexuelle des gais de soixante et de soixante-dix ans. Les situations les plus diverses apparaissent, allant de celui qui a renoncé à tout lien affectif stable avec un compagnon ou une compagne de son sexe et dont la libido est au point mort - ce qui ne l'empêche pas nécessairement d'être heureux - jusqu'à celui qui, jusqu'à la fin, malgré les pertes et les deuils des conjoints, reste à la poursuite du bonheur, gage de son plaisir de vivre et de son épanouissement personnel.

Il en est pour d'autres comme pour les hétérosexuels : la peur de voir le conjoint avec qui on partage sa vie depuis quinze ou vingt ans partir dans les bras d'une jeune beauté. Il faudrait se pencher sur cette attirance des plus vieux vers les plus jeunes plutôt que vers les gens de leur âge. Les raisons peuvent être multiples mais on peut signaler l'attirance de la chair de velours des jeunes, l'influence d'une certaine culture gaie, culture du papier glacé ou du corps de l'athlète, la compatibilité que découvrent entre eux deux individus qui ne perçoivent pas leur différence d'âge ou le besoin fou de rattrapage du paradis perdu à vingt ans.

Cette dernière possibilité n'est pas à dédaigner. L'amour humain vécu dans toute son intensité et sa splendeur entre deux adolescents ou deux jeunes adultes dans la vingtaine crée un fondement inexpugnable à la vie affective qui suivra. Lorsqu'une telle réalité n'a pu être vécue à cause des défenses morales, de la réprobation sociale ou de l'incertitude de son identité, on peut penser que ce besoin peut couver longtemps sous la cendre. On voit surtout un tel phénomène au moment où les plus de quarante ans font leur sortie de la clandestinité : durant la période de crise, souffle souvent un vent de folie.

L'attirance des jeunes n'a pas toujours la splendeur, au goût un peu âcre à certains moments, de l'amour de l'empereur Hadrien pour ce berger éclatant et sombre ramené des plaines de Bithynie qui de favori est devenu l'amant. La mort tragique de ce bien-aimé ramena cet homme puissant et fort à l'état d'un citoyen désemparé, si on en croit la reconstitution de Marguerite Yourcenar dans son chef d'oeuvre Les Mémoires d'Hadrien. Que faudrait-il dire de Michel-Ange qui a sculpté à vingt-neuf ans ce chef d'oeuvre qu'est son David, mais qui peut-être en a traduit les émotions profondes à cinquante-sept ans, dans un sonnet aussi célèbre qu'ambigu au jeune prince Cavaliéri ?

Aujourd'hui, beaucoup de gais qui font leur sortie dans la cinquantaine se retrouvent souvent en contact avec des jeunes désoeuvrés, en fuite des centres d'accueil ou en rupture de banc avec leur famille et leur entourage, à la recherche de l'affection et de la sécurité d'une personne plus âgée mais que parfois ils exploitent. Ce type de relation se rapproche davantage de la relation houleuse, tortueuse et quasi machiavélique du vieil écrivain Shunsuké qui, fasciné par la beauté exceptionnelle de Yuichi, un jeune homosexuel narcissique, l'utilise pour se venger de sa misogynie pathologique. Ceci est décrit dans Les Amours interdites de Yukio Mishima, cet écrivain japonais célèbre mort en 1970.

L'environnement social des gais âgés
Parlons de l'environnement social des gais. Il est important pour leur équilibre émotif et pour leur joie de vivre. Le milieu gai fournit un ensemble de moyens pour ne pas se sentir isolé ou ridiculisé et pour y trouver des compagnons où il est possible d'être soi-même. Chaque parcelle d'émotion légitime que nous devons sacrifier à la pression sociale est une atteinte à notre intégrité.

Mais ce qu'on attribue parfois au manque de support de l'environnement peut tenir à des peurs que nous gardons entre les deux oreilles et qui nous empêchent de nous prendre en mains. Un exemple entre cent.

Depuis septembre dernier, je suis des cours de danse en ligne avec mon conjoint, donnés par un collègue gai et à un groupe à prédominance gaie. Tant que nous dansions dans les soupers donnés par le groupe gai Les 40 ans et plus, il n'y avait aucun problème. Nous pouvions laisser libre cours à ces moments de rêve. Mais chaque fois que nous allions dans les soirées organisées à l'extérieur, nous avions la contrainte de nous restreindre lorsqu'il s'agissait de danse sociale ou de danse en couple. Personnellement, je le vivais comme une injustice profonde et le refoulement d'une émotion positive et longtemps attendue. Après une démarche de trois mois (je vous fais grâce des détails), nous avons dansé douze gais en couple dans une salle de loisirs, en compagnie de 150 personnes dont la majorité était de l'Age d'Or. Sans être une première au Québec, de tels événements sont un gage pour l'avenir, surtout quand on connaît l'importance de la danse sociale dans la vie des personnes âgées.

Les services sociaux et de santé
Il faudrait parler des services de santé et des services sociaux destinés aux personnes âgées gaies. Deux écoles principales s'affrontent : certains voudraient qu'il y ait des centres d'accueil spécifiques pour les gais et ou les lesbiennes ; d'autres arguent que les gais et les lesbiennes paient des taxes et qu'ils ont le droit de recevoir les services adéquats en fonction de leurs besoins spécifiques dans les établissements ouverts à tous.
 >> voir Lesbi+Santé

Nombreuses sont les conditions qu'il faudrait aménager pour que les centres d'accueil soient des établissements capables d'accueillir et de garantir une véritable qualité de vie aux gais et aux lesbiennes ! Dans le film de Gagliardi Quand l'amour est gai, un individu lance un cri du coeur : « J'aimerais voir des centres d'accueil pour gais seulement afin que nous puissions nous raconter et nous reconnaître ». Et il faut voir la magnifique dramatique qu'a créée Anne Claire Poirier de l'ONF et qui s'appelle Salut Victor à partir d'une nouvelle d'un auteur canadien, Edwards O. Phillips. Deux gais qui se retrouvent dans un centre d'accueil, apprivoisent leur différence, se racontent, confrontent le vécu clandestin de l'aristocrate au vécu sans maquillage d'un ouvrier, se lient d'une profonde amitié et, à la fin, lorsque une montgolfière emporte les cendres de Victor, nous en avons, nous aussi, le coeur serré.

La mort
Salut Victor ouvre le chapitre de la mort. Pour moi, nous commençons à mourir en venant au monde et nous naissons à la vraie vie lorsque nous entrons dans la mort. À condition que la vie ait été un voyage de sens ou que la mort ne soit que le feu d'artifice des quelques bougies qui sur terre nous en ont donné un pâle aperçu. Pour certains, la mort est une fin; pour d'autres, elle répond au défi de Pascal et enfin, pour certains, elle est un retour à la maison du Père.

J'ai répondu au cri de secours de certains individus, après une tentative de suicide parce qu'ils étaient incapables d'accepter leur orientation affective et sexuelle et ses conséquences ; j'ai accompagné des amis gais jusqu'à la fin et qui sont morts du cancer ou du SIDA; j'ai assisté à des funérailles où parfois je suis sorti révolté de la mascarade et du mensonge auxquels on avait essayé de nous associer. Par contre, il m'est arrivé d'en sortir profondément réconcilié avec moi-même.

Ainsi, un jour, j'ai assisté aux funérailles d'un de nos amis mort du SIDA et le prêtre qui l'avait accompagné comme ami a fait ressortir, lors de son sermon, l'intégrité de l'expérience humaine de cet ami, la cohérence de sa vie et de ses attentes au-delà de la mort, son amour gai comme un témoignage de l'amour de Dieu pour tous les êtres humains et enfin, il nous a parlé de la splendeur de la vérité au sens de l'expression évangélique « La vérité vous rendra libre ». En luttant pour la vérité face à soi-même, on devient libre et c'est dans la liberté seule qu'on crée les conditions pour accéder à la Source de soi-même et de l'univers.

La mort a pris aussi d'autres visages. Je n'oublierai jamais cet homme vieilli prématurément que je fréquentais quelque temps lorsque j'étais dans la clandestinité. Un soir, j'arrive chez lui et il me remet entre les mains un livre dont le titre parlait de la mort. Je demande pourquoi ce geste. Il me répond : « J'ai peur de la mort. Je suis de plus en plus hanté par l'idée qu'en tant que gai, je serai condamné éternellement au feu de l'enfer car j'ai toujours et je vis toujours comme gai : je ne puis faire autrement. » Il me demanda également une faveur : de venir le visiter après mon travail sans m'être lavé car il aimait baiser en sentant des odeurs fortes. Il n'est pas besoin d'avoir un doctorat en psychologie pour comprendre le lien entre l'incapacité de s'assumer et cette peur profonde de l'enfer ainsi que ce curieux désir de saleté. J'en ressens une profonde tristesse encore aujourd'hui lorsque j'y pense. Mais à cette époque, j'étais dans la clandestinité et je ne m'aimais pas moi-même. J'ai quitté cet homme sans pouvoir rien faire pour lui.

Dix ans plus tard, après avoir été moi-même gratifié, je visitai un autre ami à l'hôpital Charles LeMoyne. Il me reçut chapelet à la main et me dit d'un air profondément triste : « Tu sais, j'ai toujours été gai. Je n'ai jamais été d'accord. J'ai même dû quitter ma famille. Je ne pouvais faire autrement. J'espère que Dieu me le pardonnera et qu'il aura pitié de moi ». Devant la mort et une telle sincérité, on ne peut jouer à l'intervenant ou au visiteur. Il faut donner généreusement de soi-même. Je lui répondis alors : « N'aie crainte. Dieu nous aime tel qu'il nous a fait. Et je te dirais que pour ma part, je suis gai par fidélité au Christ, le véritable libérateur de nos angoisses ». Un instant, j'ai cru percevoir une lueur dans ses yeux. Il est décédé dix jours plus tard.

Conclusion : une note d'espoir pour l'avenir
Je conclurai par une note d'espoir. Si les gais de ma génération ont vu leur enfance et leur adolescence puiser à la source d'une culture répressive de leur nature profonde, il y a espoir que les jeunes d'aujourd'hui connaissent une vieillesse qui comportera moins de risques de détérioration d'eux-mêmes. Je prends cet espoir dans des données que j'ai recueillies auprès d'une centaine d'universitaires des sciences humaines dont la très forte majorité a entre dix-neuf et trente an. À l'énoncé qui dit L'orientation affective et sexuelle des gais et des lesbiennes est une des expressions naturelles de la sexualité, plus de 90 % sont fortement ou totalement d'accord.

C'est le fondement le plus sûr de la santé mentale des générations à venir si nous mettons nos efforts à édifier une société où tout être humain sera traité avec équité et dignité. Plus une personne vit en conformité avec sa nature profonde, plus elle est aux yeux des autres ce qu'elle veut être à ses propres yeux, plus elle a de chance de rester en santé mentale, de vivre une vieillesse sereine et adaptée socialement et de mourir peut-être avec le sentiment que les parcelles de qualité de vie qu'elle a connues sont le reflet du bonheur qui l'attend derrière la tenture qui cache l'entrée du château splendide qu'est la mort et qu'elle est invitée à visiter."

"Homosexualité et vieillissement", Jacques Beausoleil | mai 1996 | ACSM
Conférence donnée au colloque Le vieillissement et la santé mentale organisé par l'Association canadienne de santé mentale - Montréal

Article complet  :
http://homosexualites.net/textes/homosexualite_vieillissement.html

 

 

 

Des Maisons de Retraite Gay ?
 

Maison de Retraite G & L, un projet qui monte !
Pays-Bas - Lutter contre la solitude des seniors gay et lesbiennes
TC19/09/05 par Laurent Chambon
La centrale des volontaires d'Almere, ville nouvelle située près d'Amsterdam, a débloqué des fonds pour le projet Roze+, dont le but est de s'occuper des homos retraités et isolés socialement.
D'après la centrale, beaucoup d'homos du troisième âge sont isolés car ils n'ont pas d'enfants. Le projet consiste d'abord à établir des contacts hebdomadaires avec ces personnes, puis de venir tous les jours leur apporter un repas et discuter avec elles. Ce projet s'inscrit dans une politique sociale plus large à l'encontre des homos du troisième âge, qui a eu pour conséquence l'ouverture d'une maison de retraite pour gays et lesbiennes à Amsterdam. Un succès tel que la liste d'attente s'allonge et que les autorités projettent d'ouvrir d'autres maisons de ce type dans les grandes villes néerlandaises.
.............................................................................................................................................................................   retour
Elusiades, Les premières résidences-services pour gays & lesbiennes seniors ! Un premier tour de table de compétences s’est avéré « concluant » pour ce nouveau concept proposant aux gays et lesbiennes seniors d'envisager « avenir et retraite sereinement grâce aux résidences-services Elusiades » annonce un communiqué de presse." Et de souligner « qu'il n'existe pas assez de structures d'hébergement en France adaptées aux plus de 60 ans, population en augmentation et de plus en plus active grâce aux progrès sociaux, médicaux, etc. » « Cette réalité est particulièrement criante vis-à-vis des populations gays et lesbiennes seniors », précise le communiqué.
Une équipe d'experts (architecte, notaire, avocat fiscaliste, professionnels de la commercialisation et de la communication, du marketing réunis au sein du club des Professionnels Gay) a donc été constituée début 2004 « afin de palier cette situation et d'initier la création de ces résidences-services à l'image des Palms of Massota en Floride (ndlr, un projet similaire a aussi été lancée il y a plus d’un an en Espagne à Barcelone par la Fondation Arena, organisme privé de défense des droits des gays et lesbiens)
« l'Autre Cercle », fédération nationale d’associations qui lutte contre l’homophobie en entreprise, indiquait en avril 2004 qu’un sondage montrait que « 60% des 500 répondants affirmaient penser parfois ou souvent à leur retraite et cela même alors que la population interrogée est majoritairement (55%) âgée de moins de 40 ans ». Différents lieux -Paris, grandes villes du sud de la France et Caraïbes- devraient être choisis pour y établir ces résidences, dont le nom Elusiades, issu de la mythologie grecque, serait synonyme de « lieu ou les héros et les âmes vertueuses viennent se reposer ». Les promoteurs précisent que ces logements seront accessibles à la propriété « en tant que résident immédiat ou qu'investisseur pour le futur. »
Ce nouveau concept envisage par ailleurs,
« la résidence service » dans ce qu'elle peut offrir de plus complet : service à domicile (médicaux, para-médicaux, esthétiques, blanchissage, room-service…) loisirs (lounge, piscine, spa, animation festive et culturelle, salles de sports et gymnastique…) et enfin gardiennage.
Les Elusiades ont été pensées « comme lieu de résidence mais aussi et avant tout comme lieu de vie (interactif et mixte) ». Et de préciser qu’il « n'est aucunement question de créer de nouveaux ghettos. C'est en ce sens que l'adhésion à un club service est proposé aux non-résidents (gays, lesbiens ou « gayfriendly ») afin de leur permettre de bénéficier de cette palette de services et de prestations au sein même de ce lieu de vie. " 
Suite et source article http://www.3evie.com/actu_70_Premieres-residences-services-pour-gays-et-lesbiennes-seniors..html
 
.............................................................................................................................................................................   retour
VOus avez dit Maison de retraite gay ? Journal 20' 150404"
Les gays et lesbiennes du troisième âge aimeraient finir leurs vieux jours ensemble.

Une maison de retraite parisienne serait prête à les y accueillir d’ici à deux ans.
Marie-France Blanchard, adhérente du club des « Professionnels gays et lesbiens »
, à l’origine du projet, souhaite répondre aux besoins des homosexuels qui s’interrogent sur leur avenir. Selon un sondage réalisé en parallèle par l’Autre Cercle, l’association des cadres gays, 60 % des homosexuels interrogés pensent souvent à leur retraite. Alors que 55 % d’entre eux ont moins de 40 ans.  Le projet de Marie-France Blanchard est déjà bien avancé. Il s’agirait d’une résidence-service constituée de 80 appartements (studio, F 2 et F 3) à acheter ou à louer et assurant des services communs (restaurant, bar, animations, sauna, hammam et salles de sport).  Un lieu qui resterait « hétéro-friendly », autrement dit ouverts aux hétérosexuels. Les principaux concernés y sont favorables.

« Des personnes âgées souffrent de l’homophobie dans les maisons de retraite », commente Yannick, du groupe Inter-Lgbt. Selon le sondage de l’Autre Cercle, 75 % d’entre eux espèrent se regrouper dans des lieux de vie gays ou lesbiens. Frédérique Anne, porte-parole de l’Autre Cercle, préfère une adaptation des structures existantes à la création d’un centre, mais elle reconnaît la nécessité du regroupement.
« Quand les résidentes d’un centre s’aperçoivent de l’homosexualité d’un homme, il est aussitôt rejeté. »

Au cabinet de Danièle Hoffman-Rispal, adjointe au maire de Paris chargée des personnes âgées, on reste sceptique. « La ville est plutôt dans une logique de mixité sociale. »

Des projets similaires ont déjà vu le jour aux Etats-Unis et en Espagne, notamment.
A Berlin, la création du Village-Haus vient d’être annoncée. Il accueillera une soixantaine des 40 000 gays berlinois de plus de 60 ans.  20' Orianne Dupont
.............................................................................................................................................................................   retour
 Etude sur les homos âgés  Tetu.com24/07/03
Pays-Bas - Les homosexuels âgés dans les maisons de retraite ou les hospices sont complètement ignorés.
C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par cinq étudiants de l’école d’infirmière d’Eindhoven, intitulée "Gay & Gris. Un traitement respectueux, tu penses que tu peux apprendre ça?" . Une des conclusions les plus importantes de cette étude est que la plupart des lieux consacrés aux aînés ne sont souvent même pas au courant de la présence d’homos parmi leurs résidents. L’éducation du personnel soignant sur le sujet est quasi inexistante, et les étudiants n’ont trouvé que deux livres à la bibliothèque de leur université permettant de les éclairer sur le sujet. Le résultat est que les homos âgés se sentent très seuls, incompris voire rejetés."Si 7% des gens âgés sont homosexuels, pourquoi l’offre de soins qui leur est consacrée est de 0%?"
.............................................................................................................................................................................   retour
Espagne : Le 1 octobre célébre le Jour des Seniors GAYS
CorazonGay 30/09/03 
"Decidet Alicante" se rappelle que les gays, lesbiennes et transsexuels seniors sont dans une situation de fragilité devant les institutions marquées généralement par l' homophobie. 
En Espagne, les gays-séniors de 65 ans représentent 16.75% de la population, cela voudrait dire presque 700.000 gays ou des lesbiennes seniors de 65 ans. Le fait qu'aucun de ces aînés avec ses problèmes spécifiques liés à l'orientation sexuelle n'ait interpellé la Presse, ne veut pas dire qu'ils n'y a pas de problème, mais que ceux-ci sont invisibles.  Quand on parle des aînés qui vivent seuls et qui ne veulent pas aller en résidences, qui meurent seules, combien de gays ou les lesbiennes préfèrent mourir dans la solitude plutot que de venir à une place où ils peuvent être humiliés ?" 

............................................................................................................................................................................   retour Investissez dans le Gay Immobilier !
Le nouveau Mexique se prépare pour les GaysSeniors  365Gay07/01/04
La banlieue de Santa Fe au Nouveau Mexique semble beaucoup plaire aux gays et aux lesbiennes en âge de la retraite. Le président de RainbowVision, un ancien New-Yorkais, a dit que Santa Fe se place deuxième seulement après San Francisco dans le pourcentage de ménages homosexuels, selon le Recensement 2000.

20 millions de dollars pour une maison de retraite LGBT
Tetu.com
18/12/03 
L'un des 30 projets (*) immobiliers destinés aux personnes âgées LGBT actuellement en cours aux Etats-Unis, a plus de chances que les autres de se réaliser ou, en tout cas, plus rapidement. Joy Silver, la présidente de RainbowVision, a en effet annoncé à OutWord que la société avait reçu une lettre confirmant l'attribution d'un prêt bancaire couvrant la totalité du budget de construction, soit 20 millions de dollars (environ 17 millions d'euros). Installé à Santa Fe, au Nouveau Mexique, le complexe comprendra 146 logements: 40 appartements seront vendus et 106 seront mis en location, dont 26 appartements de coordination thérapeutique.  
LGAIN : http://www.asaging.org/lgain       et    RainbowVision Properties : http://www.rainbowvisionprop.com
(*) Selon le numéro de décembre d'OutWord Online, la lettre d'information mensuelle du Lesbian and Gay Aging Issues Network (LGAIN), membre de l'American society on aging (ASA), le RainbowVision Properties.

............................................................................................................................................................................   retour
Palms of Manasotta America’s First Gay & Lesbian Adult Living Community Gaysthouse06/12/02
Ce sont les Etats-Unis qui montre une fois de plus l’exemple avec cette singulière façon de "customiser" les produits de consommation courante, entendez par là, d’adapter spécifiquement à la clientèle un produit ou un concept. Les maisons de retraites et autres villages et résidences pour personnes agées n’auront pas tardé à être rattrapées par ce concept. Palms of Manasotta, située dans le sud-est de la Floride, est donc la première du genre à offrir tranquilité et sécurité à l’ombre de coconuts à un tout nouveau genre de clients, les gays ! 
Cette maisonnette a été créée par Bill Laing, un prof de psycho qui avant de mourir il y a deux ans, eût la brillante idée de créer ce havre de paix. A 70 ans, notre gay papy aura donc mis en branle toute son énergie pour donner vie à ce premier complexe immobilier répondant dans les moindres détails aux besoins des gays et des lesbiennes du troisième âge.
On peut s’interroger de comprendre pourquoi une telle idée n’a pas vu le jour avant, ailleurs ! Tout simplement car les américains ont moins d’état d’âme à faire du business. Vous savez le Business cette maladie honteuse !
Voilà comment est né ce concept sur un marché d’environ 3 millions de lesbiennes et de gays agés de plus de 65 ans. Une belle manne financière qui n’attendait que ça et qui offre des perspectives d’avenir avec un nombre de retraités devant passer à plus de 4 millions d’ici 2030.Cette réalité économique n’échappera pas aux investisseurs qui déjà réfléchissent à franchiser le concept vers d’autres grandes villes des Etats-Unis et même du reste du monde.
Palm se démarque depuis des années par son ouverture envers les communautés gays et les moyens développés et mis à leur dispositrion pour leur faciliter la vie au quotidien. Avec de tels programmes de développement et d’ouverture, Palm est en passe de se convertir comme la ville américaine qui vous rend la vie plus Gay !  

............................................................................................................................................................................   retour
Autre exemple :

Barbary Lane Communities at Lake Merritt Oakland, CA - www.barbarylanesenior.com

...........................................................................................................................................................................  
retour
Barcelone: Une maison d'accueil pour gays et lesbiennes âgés   
La première résidence en Espagne pour personnes âgées gay ou lesbiennes sera construite à Barcelone et devrait ouvrir ses portes avant fin 2003. Le projet permettra d’accueillir 24 personnes seules et délaissées ou sans moyens financiers en centre de jour et résidence du troisième âge. La fondation Arena, qui dépend d’un groupe financier du même nom, propriétaire de 7 discothèques et bars musicaux à Barcelone, prévoit d’investir 480.000 euros pour le projet et recherche des terrains disponibles. La fondation, créée en décembre dernier, est chargée de porter assistance à la population gay et lesbienne. Elle offre des bourses pour la formation des membres du collectif et prévoit de convoquer un prix littéraire qui sera remis chaque 28 juin. Tetu.com27/06/03

 

............................................................................................................................................................................   retour


Est-ce que vous avez été mariée?...  Avez-vous des enfants?
 

 
-"Et pour la cantine ???"
"La vie, lorsque l'on prend de l'âge, est beaucoup moins balisée que pour les hétérosexuels, analyse Frédérique Anne, présidente de la fédération nationale de l'Autre Cercle. Imaginez : quand un homosexuel se retrouve en maison de retraite, que va-t-il raconter quand on lui demandera à table :
-"Elle était comment ta femme ?" ou "Tu as combien d'enfants ?"
La maison de retraite peut ainsi devenir un lieu d'exclusion intérieure
où l'on nie son identité.
»
Source article NouvelObs
Voilà les questions auxquelles doit répondre toute personne qui fait une demande dans une résidence pour personnes âgées. Il n’est pas toujours évident de répondre à de telles questions quand on est gai ou lesbienne.

Est-ce qu'il ne vaut pas mieux passer pour un vieux garçon ou une vieille fille sans famille? Est-ce que le fait de dire son orientation sexuelle sera mal perçue par le personnel, par les autres résidents? Est-ce que les ami(e)s gais ou lesbiennes qui sont «plus voyants» pourront venir sans être jugés? Vieillir gai ou lesbienne ne fait pas disparaître comme par magie cette négociation perpétuelle de cette petite différence avec la norme. Il ne faudrait pas croire que parce qu'on est âgé, l'orientation sexuelle s'estompe au profit d'une seule appartenance, celle d'une classe d'âge. Source Fugues

 
............................................................................................................................................................................   retour
Un couple lesbien poursuit un centre de personnes âgées de Tallahassee en Floride pour avoir rejeté leur candidature à titre de résidents en raison de leur orientation sexuelle. GayBeck2003
Joy Lewis, 62 ans et Sheila Ortiz-Taylor, 63 ans, vivent une relation sérieuse depuis 13 ans. Elles ont cinq enfants et autant de petits-enfants. Elles se sont unies civilement en février 2002 au Vermont. Les deux femmes ont appliqué au Westminster Oaks Retirement Community en juin 1999. Elles ont alors été refusées parce que l’établissement n’admet pas les couples non-mariés ou qui ne sont pas de la même famille. Elles ont appliqué de nouveau en 2003 mais ont une fois encore été refusées.
-« Ils ont dit que si nous étions cousines ou des sœurs…Et bien nous ne sommes pas des cousines ni des soeurs, a indiqué Joy Lewis. Nous n’avons pas vécu nos vies dans de petits ou de grands mensonges ». Le National Center for Lesbian Rights représente les deux femmes devant la justice. L’organisme accuse le centre de violer le code de l’habitation du comté en refusant le logis au couple qui se qualifie pour habiter dans le centre. Les deux femmes veulent préparer leur futur afin de ne pas être un fardeau pour leurs enfants. Les gays et lesbiennes qui prennent de l’âge ont les mêmes besoins que toutes les autres personnes âgées en matière de logis. Plusieurs craignent de devoir retourner dans le placard pour être acceptées dans un centre de personnes âgées.
Royaume-Uni - L'œuvre de bienfaisance Age Concern Swindon, qui prend en charge l'aide aux personnes âgées de Swindon, au nord-ouest de l'Angleterre, a publié une nouvelle notice destinée aux citoyens homos, bi ou transsexuels de Sa Majesté, qui ont atteint un certain âge. Le fascicule traite de tous les problèmes sur lesquels les personnes âgées peuvent buter en matières sociale, fiscale ou légale dans la mesure où leurs relations affectives ne sont pas reconnues par la loi. Jo Osorio, le directeur de Age Concern Swindon, a expliqué à la presse locale que l'objectif de l'association était de permettre aux personnes âgées d'avoir une vie agréable et accomplie, et que cette publication y participait dans la mesure où "il s'agit de veiller à ce que les personnes âgées, collectivement et individuellement, aient le même droit à la dignité et au choix personnel que tous les autres citoyens."

 
.............................................................................................................................................................................   retour

Âge et orientation sexuelle  
www.ohrc.on.ca

Tous les gays ne sont pas jeunes !Gaythouse12/01/04
Et oui , la jeunesse passe et le temps entraîne son lot de rides, de courbatures et d’handicaps en tout genre, c’est normal me direz-vous. Ce qui l’est moins, c’est de vieillir seul ou de retourner dans l’anonymat après 40 ans de travaux forcés ! Aujourd’hui, une solution existe, certes communautariste, mais d’un attrait certain, pour ceux qui tiennent à finir leurs vieux jours sereinement et dans un cadre agréable, gay et très gay-friendly. Les pensionnaires se seront médicalement suivis et une pléthore de services (sport, culture, art) occupera leur quotidien. 
L'âgisme et l'homophobie posent tous deux problème. La Commission a entendu des cas d'exclusion d'homosexuels et de bisexuels âgés dans le milieu gay et le grand public. On a aussi discuté de cas d'homophobie et de discrimination dans l'emploi et les installations de soins communautaires et de longue durée. On a beaucoup insisté sur les cas de double discrimination des homosexuels âgés. On est parvenu à la conclusion qu'il faudrait absolument, dans les futurs travaux sur les mauvais traitements subis par les personnes âgées, faire une analyse intersectionnelle qui tienne compte de l'orientation sexuelle.

«Les hommes et femmes homosexuels et bisexuels sont victimes d'âgisme dans le milieu gay et d'homophobie dans les cercles traditionnels de l'âge d'or.» (AIDS Committee of Toronto)
 
  Photo 365Gay

On a confié à la Commission que le milieu gay favorise la jeunesse, ce qui conduit parfois à la marginalisation des hommes âgés. «La plupart des bars et des organisations sont conçus en fonction des jeunes» (AIDS Committee of Toronto [ACT]). Selon le stéréotype, tous les gays, lesbiennes et bisexuels seraient tous jeunes. On croit souvent qu'il n'y a guère de gays, de lesbiennes et de bisexuels parmi les générations précédentes, sinon pas du tout. C'est pour ces raisons qu'il arrive parfois qu'on oublie l'existence des gays, lesbiennes et bisexuels d'âge mûr et de leur conjoint, ce qui a de graves conséquences sur leur traitement dans les services, soins de santé et établissements. D'après la Coalition pour les droits des lesbiennes et personnes gaies en Ontario (CLGRO), «il y a des lesbiennes, des gays et des bisexuels au sein du système – dans les foyers, se prévalant du réseau de soins de santé et des services sociaux… beaucoup ne se déclarent pas comme tels. En fermant systématique les yeux sur leurs besoins [et] l'homophobie qu'ils subissent, on risque de les convaincre qu'ils ont eu raison de rester dans le ''placard''.» On devine aisément comment ces problèmes peuvent miner les droits à la dignité, à la pleine participation à la vie sociale, à l'épanouissement et à la confiance en soi de ces personnes âgées.
Emploi : Un groupe a remarqué que, si les gays, lesbiennes et bisexuels d'âge mûr font face aux mêmes difficultés que les autres travailleurs âgés, l'homophobie empire leurs problèmes. La CLGRO a dit à la Commission que «les lesbiennes, gays et les bisexuels risquent plus que les hétérosexuels de se faire imposer une retraite anticipée lorsque leur employeur ne veut pas d'eux». Dans cette atmosphère d'homophobie, l’employé homosexuel peut souhaiter son départ même si celui-ci n’est pas favorable. Les lesbiennes et les bisexuelles font face aux mêmes désavantages économiques que les hétérosexuelles, compte tenu du fait que, en règle générale, les femmes continuent à gagner moins que les hommes. En outre, dans les milieux de travail homophobes où pratiquement seuls les hétérosexuels montent en grade, les lesbiennes et bisexuelles âgées sont doublement désavantagées.

Soins des aînés : Les gouvernements transfèrent de plus en plus la responsabilité du soin des aînés à la famille et aux amis. Or, ce n'est pas toujours possible dans le cas des gays, des lesbiennes et des bisexuels. ACT a déclaré à la Commission que «beaucoup de gays et lesbiennes d'âge mûr n'ont pas le soutien familial dont jouissent les aînés hétérosexuels. Il arrive qu'ils n'aient aucune famille qui puisse leur donner le soutien affectif, financier ou pratique dont ils ont besoin.» De plus, comme beaucoup d'hommes âgés ont vu tous leurs amis mourir du SIDA, ils n'ont plus de «bâtons de vieillesse». Notre réseau de services sociaux et de santé est basé sur des notions traditionnelles de la famille et des relations sociales qui, souvent, ne s'appliquent pas aux gays, lesbiennes et bisexuels d'âge mûr.

Soins de santé, établissements et services : Un des principaux problèmes discutés était l'homophobie du réseau des soins de santé. La CLGRO a déclaré devant la Commission que les études sur les obstacles structurels au sein des réseaux sociaux et de santé en Ontario ont diagnostiqué «une homophobie pandémique à tous les niveaux, dont les effets vont de la négligence bénigne aux 1erreurs de traitement médical.» ACT a confié à la Commission que l'homophobie des employés des établissements de soins envers leurs bénéficiaires «est une réalité effarante pour beaucoup de gays et lesbiennes d'âge mûr… Ils ont peur d'être agressés, physiquement, verbalement et affectivement». Les spécialistes de la santé devraient être plus sensibles aux besoins des lesbiennes, des gays et des bisexuels, et en savoir plus long à leur sujet. Dans le domaine des soins communautaires, il est particulièrement important d'éduquer les bénévoles et de réglementer leur travail.
  
«Les gays d'âge mûr se demandent où ils vont loger lorsqu'ils ne seront plus autonomes. Ils craignent que, dans les foyers pour personnes âgées, on ne respectera pas leur identité sexuelle et leur vécu. Les couples âgés ont peur d’être séparés à la fin de leur vie parce qu'il n'existe pas d'endroit où on les respectera en tant que couple.» (ACT)   La Commission a entendu dire que les conjoints de même sexe ne sont pas toujours reconnus comme tels dans les foyers pour personnes âgées. Comme l'a déclaré la CLGRO, «nous devons encore nous battre pour persuader les médecins, soignants et les autres spécialistes que notre partenaire sexuel est notre conjoint… quelque chose d'aussi simple que de placer la photo du conjoint sur la table de chevet peut avoir des répercussions insoupçonnées». Aussi les couples gays craignent-ils de se faire séparer à la fin de leur vie à cause de ce préjugé. De plus, les gays, lesbiennes et bisexuels craignent qu'on ne respectera pas leur identité sexuelle et leur vécu dans les foyers pour personnes âgées.

Recommandations pratiques destinées au gouvernement et à la société :
QUE le gouvernement et les secteurs public et privé tiennent compte de l'«effet intersectionnel» de l'âge et de l'orientation sexuelle dans leurs politiques et programmes, notamment des désavantages multiples subis par les gays, lesbiennes et bisexuels d'âge mûr.QUE les fournisseurs de soins de santé et de services sociaux reçoivent une formation leur permettant de répondre aux besoins des gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres d'âge mûr.QUE les foyers veillent à ce que leurs résidents gay, lesbiennes, bisexuels et transgenres soient à l'abri de l'homophobie et reçoivent les même droits, à titre d'individus ou de couples, que les autres résidents.

Âge et citoyenneté, religion, langue, groupe ethnique et race
L'intersection de l'âge d'une part et, d'autre part, de la citoyenneté, de la religion, de la langue et du groupe ethnique a des répercussions sur les soins de santé, les services et les établissements.

.......................................................................................................................................................   retour
Planning For Later Life (VO) rainbownetwork
Beaucoup de lesbiennes, de gays,  de bisexuels ou transgenres vieillissants,  se sentent invisibles
Une nouvelle étude a été juste éditée par Age Concern qui vise à donner des conseils utiles et précis à ceux qui éprouvent des problèmes provoqués par le manque d'identification légale des rapports. Le premier de sa sorte, et écrit avec l'aide des experts de Stonewall, cette étude des problèmes liés àl'âge fournit des informations essentielles sur les questions sociales et financières importantes. Elle inclut des matières comme la transmission de propriété, les droits des partenaires, la disposition des pensions, services de soin à la maison et trouver le logement et le soin résidentiel...  M. D (58) et M. W (60) ont été ensemble pendant plus de 30 années, mais ont été étonnés par le manque d'identification envers leur rapport quand M. W est entré dans l'hôpital.
- "j'ai téléphoné l'hôpital pour des informations sur mon compagnon et ils m'ont demandé immédiatement si j'étais un parent. En dépit d'avoir été ensemble pendant plus de 30 années - ceci n'a pas semblé compter...  ça a été une vraie prise de conscience pour moi - j'ai été stupéfié par la façon dont les hôpitaux peuvent vous exclure aussi facilement ", ai dit M. D.
Ben Summerskill, Directeur de Stonewall a dit : "nous sommes enchantés que AGE CONCERN ait  fait cette étude. (...)  Merci au Traducteur en Ligne Altavista Babel Fish
............................................................................................................................................................................   retour
 

 Accueil | Plan du Site |PUB | LEZPRESS| L'association Tasse de Thé| @ nous contacter     
 

 
                                                
     Copyright © 2001-2010 Tasse de Thé